Je ne donnais pas cher de DEVILDRIVER il y a quelques années, quand on a appris sa formation après le départ de COAL CHAMBER de son frontman, Dez Fafara. Dans une période où ne subsistait de la vague Néo qu'une écume grisâtre, une telle annonce ne faisait plus frétiller personne, d'autant que le succès de COAL CHAMBER devait certainement plus au soutien de sa maison de disque, Roadrunner, et aux news relatives à l'ambiance toujours plus dégradée au sein du groupe qu'à la seule qualité de ses albums. Malgré tout, soutenu encore une fois par un label qui croyait en lui et de nouveaux compagnons d'armes moins belliqueux, Dez a fini par donner un nom à DEVILDRIVER et la sortie d'albums qui s'éloignaient sensiblement du registre Néo pour lorgner du côté de l'extrême n'a fait qu'augmenter l'intérêt du public pour ce groupe qui proposait une musique très heavy, rentre-dedans, et surtout personnelle.
Tout le monde ou presque s'accorde à dire que « The The Fury Of Our Maker's Hand », sorti en 2005, est certainement le meilleur disque du groupe, celui en tous cas qui a reçu les meilleures critiques et sur les fondations duquel les deux autres albums ont été bâtis. Vous en trouverez facilement les chroniques dans ces pages, donc passons au petit dernier, « Beast », qui rappellera par le choix des couleurs de son artwork « particulier » le fameux « Fury... » mais également, peut-être, le premier COAL CHAMBER. À fond sur le fluo, donc, avec un fond violacé immonde qui ne jouera pas en sa faveur dans les bacs. Heureusement, DEVILDRIVER, s'il n'accorde pas un intérêt particulier à ses pochettes d'albums, s'est toujours bien entouré pour ce qui est du son et c'est une nouvelle fois Andy Sneap (MEGADETH, EXODUS, MACHINE HEAD, NEVERMORE, ARCH ENEMY) qui s'est chargé du mixage. On s'attend donc à prendre une bonne grosse torgnole du couple guitare/batterie, et c'est ce qui arrive : aucun problème de ce côté-là, Dez Fafara avait promis un album qui attaquerait de front et c'est bien le cas.
DEVILDRIVER n'est globalement pas un groupe à riff, ses morceaux sont rarement du genre à être fredonnés en allant acheter sa baguette de pain le matin. Le secret de DEVILDRIVER se trouve dans le jeu de batterie de John Boecklin, qui allie puissance, variété et incroyable vivacité. C'est lui qui fait vivre les morceaux, les dynamise et leur confère leur force d'impact, renforcée par le mixage d'Andy Sneap qui la positionne très en avant. À bien des égards, le jeu de batterie me rappelle d'ailleurs celui de Chris Kontos sur le premier MACHINE HEAD. Sur « Beast », Boecklin s'est encore lâché, frappant sur tout ce qui tombait sous sa baguette sans jamais en faire trop, contrairement à son leader Dez Fafara dont le mélange de grognements et de hurlements devient vite insupportable. Sa prestation sur un album plus lent que les deux derniers et plus axé rythmiques que « Pray For Vilains », par exemple, dont les riffs avaient été plus travaillés que d'habitude, est le point faible de l'album et accentue l’impression de monotonie qui s'en dégage rapidement.
Parce que « Beast » est particulièrement bourrin, avec des guitares épaisses, des rythmiques de bûcherons et peu de place pour les mélodies, même si elles n'ont pas complètement disparu. L'une des plus belles réussites du disque est d'ailleurs la reprise « personnalisée » de 16 HORSEPOWER, « Black Soul Choir », qui montre ce que pourrait donner DEVILDRIVER avec des refrains plus travaillés. Il suffirait en fait que quelqu'un canalise Fafara pour que les morceaux prennent une toute autre dimension, parce que ses vocaux, dont l'agressivité est certes adaptée au style du groupe, donnent trop souvent l'impression d'être improvisés et ne cadrent pas avec l'ensemble parfaitement synchronisé que constitue le couple guitares/batterie. En dépit du jeu chaotique de Mike Spreitzer et Jeff Kendrick, DEVILDRIVER ne donne en effet jamais l'impression de taper à côté. Le groupe, sur « Beast » plus encore peut-être que sur ses autres albums, semble tabasser à tout-va et passe aussi facilement d'une rythmique bulldozer à un solo malmsteenien que d'une douce intro à l'un des morceaux les plus rageurs de l'album (« Shitlist »). « Beast » n'est certainement pas le disque des Américains le plus accessible, pas le meilleur non plus, mais prouve à qui aurait pu en douter qu'il a encore quelque chose à dire, en tout cas encore une bonne dose de violence à partager avec ses ouailles.
DEVILDRIVER a créé un style qui lui est propre, et si on peut lui reprocher de ne pas énormément se renouveler, on ne peut émettre aucune réserve sur la colère qui l'anime. Parfois même suffocante, elle est omniprésente sur « Beast » au point qu'il demande, peut-être plus que les autres albums du groupe, un temps d'adaptation. Le très bon mix d'Andy Sneap (NEVERMORE, LOCK UP, MACHINE HEAD) en rend l'écoute assez facile malgré tout, et s'il n'est pas le disque le plus indiqué pour découvrir DEVILDRIVER, il sera parfaitement adapté pour un petit démontage de nuque improvisé !
Excellente chronique, ça résume tout ce que je pense de cet album. J'ai d'ailleurs bien plus de mal à rentrer dedans par rapport aux autres albums.
Le visuel de la version digipack est, à mon goût, plus sympa que celui de la version standard (il fait chier à aimer le violet "dancefloor" Dez Fafara).
BouldePu IP:93.0.17.213 Invité
Posté le: 13/05/2011 à 15h55 - (93877)
je plussoie,la kro est nickel,par contre,je lui aurai mis un bon 16/20 rien que pour Boecklin,il est phenomenal!
DARK RABBIT Membre enregistré
Posté le: 13/05/2011 à 17h07 - (93878)
Pas mieux ! Toujours pareil avec eux en fait, des passages énormes, des tubes et puis un peu de remplissage...J'aimerais juste qu'ils réussissent une fois (au moins!) un album du début à la fin. Pas déçu (loin de là!) mais pas chaviré non plus! En tout cas comme d'hab, ça joue grave !
Piet Membre enregistré
Posté le: 13/05/2011 à 18h46 - (93881)
Je l'adore, tout simplement
ralph IP:90.2.174.46 Invité
Posté le: 17/05/2011 à 23h23 - (93992)
une daube!
Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site
Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs.
S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos
Tout le monde ou presque s'accorde à dire que « The The Fury Of Our Maker's Hand », sorti en 2005, est certainement le meilleur disque du groupe, celui en tous cas qui a reçu les meilleures critiques et sur les fondations duquel les deux autres albums ont été bâtis. Vous en trouverez facilement les chroniques dans ces pages, donc passons au petit dernier, « Beast », qui rappellera par le choix des couleurs de son artwork « particulier » le fameux « Fury... » mais également, peut-être, le premier COAL CHAMBER. À fond sur le fluo, donc, avec un fond violacé immonde qui ne jouera pas en sa faveur dans les bacs. Heureusement, DEVILDRIVER, s'il n'accorde pas un intérêt particulier à ses pochettes d'albums, s'est toujours bien entouré pour ce qui est du son et c'est une nouvelle fois Andy Sneap (MEGADETH, EXODUS, MACHINE HEAD, NEVERMORE, ARCH ENEMY) qui s'est chargé du mixage. On s'attend donc à prendre une bonne grosse torgnole du couple guitare/batterie, et c'est ce qui arrive : aucun problème de ce côté-là, Dez Fafara avait promis un album qui attaquerait de front et c'est bien le cas.
DEVILDRIVER n'est globalement pas un groupe à riff, ses morceaux sont rarement du genre à être fredonnés en allant acheter sa baguette de pain le matin. Le secret de DEVILDRIVER se trouve dans le jeu de batterie de John Boecklin, qui allie puissance, variété et incroyable vivacité. C'est lui qui fait vivre les morceaux, les dynamise et leur confère leur force d'impact, renforcée par le mixage d'Andy Sneap qui la positionne très en avant. À bien des égards, le jeu de batterie me rappelle d'ailleurs celui de Chris Kontos sur le premier MACHINE HEAD. Sur « Beast », Boecklin s'est encore lâché, frappant sur tout ce qui tombait sous sa baguette sans jamais en faire trop, contrairement à son leader Dez Fafara dont le mélange de grognements et de hurlements devient vite insupportable. Sa prestation sur un album plus lent que les deux derniers et plus axé rythmiques que « Pray For Vilains », par exemple, dont les riffs avaient été plus travaillés que d'habitude, est le point faible de l'album et accentue l’impression de monotonie qui s'en dégage rapidement.
Parce que « Beast » est particulièrement bourrin, avec des guitares épaisses, des rythmiques de bûcherons et peu de place pour les mélodies, même si elles n'ont pas complètement disparu. L'une des plus belles réussites du disque est d'ailleurs la reprise « personnalisée » de 16 HORSEPOWER, « Black Soul Choir », qui montre ce que pourrait donner DEVILDRIVER avec des refrains plus travaillés. Il suffirait en fait que quelqu'un canalise Fafara pour que les morceaux prennent une toute autre dimension, parce que ses vocaux, dont l'agressivité est certes adaptée au style du groupe, donnent trop souvent l'impression d'être improvisés et ne cadrent pas avec l'ensemble parfaitement synchronisé que constitue le couple guitares/batterie. En dépit du jeu chaotique de Mike Spreitzer et Jeff Kendrick, DEVILDRIVER ne donne en effet jamais l'impression de taper à côté. Le groupe, sur « Beast » plus encore peut-être que sur ses autres albums, semble tabasser à tout-va et passe aussi facilement d'une rythmique bulldozer à un solo malmsteenien que d'une douce intro à l'un des morceaux les plus rageurs de l'album (« Shitlist »). « Beast » n'est certainement pas le disque des Américains le plus accessible, pas le meilleur non plus, mais prouve à qui aurait pu en douter qu'il a encore quelque chose à dire, en tout cas encore une bonne dose de violence à partager avec ses ouailles.
DEVILDRIVER a créé un style qui lui est propre, et si on peut lui reprocher de ne pas énormément se renouveler, on ne peut émettre aucune réserve sur la colère qui l'anime. Parfois même suffocante, elle est omniprésente sur « Beast » au point qu'il demande, peut-être plus que les autres albums du groupe, un temps d'adaptation. Le très bon mix d'Andy Sneap (NEVERMORE, LOCK UP, MACHINE HEAD) en rend l'écoute assez facile malgré tout, et s'il n'est pas le disque le plus indiqué pour découvrir DEVILDRIVER, il sera parfaitement adapté pour un petit démontage de nuque improvisé !
Rédigé par : Dungorpat | 14/20 | Nb de lectures : 14601